Volume 16, no 5, octobre 2012

Le Bulletin

Service des acquisitions et du répertoire (SAR)
Volume 16, no 5, octobre 2012

Nouvelle clause contractuelle — mémoire de traduction

Nota : La nouvelle clause s’applique uniquement aux contrats des Services professionnels et non à ceux de la Direction de la traduction parlementaire et de l’interprétation.

Mise en contexte

Le Bureau de la traduction utilise une mémoire de traduction depuis quelques années déjà et il souhaite uniformiser ses pratiques applicables aux textes traduits à l'aide de la mémoire de traduction et les aligner sur les façons de faire déjà bien établies dans le milieu de la traduction.

À cette fin, il a décidé d'insérer dans tous les contrats de services de traduction une nouvelle clause sur le calcul du nombre de mots et d'heures. La nouvelle clause a déjà été intégrée à certains gros contrats et sera dès maintenant intégrée à tous les nouveaux contrats.

La clause

La nouvelle clause regroupe sous la rubrique « Nombre de mots ou d'heures » plusieurs dispositions qui figuraient déjà dans les contrats. Y ont été ajoutées des dispositions se rapportant à l'utilisation de la mémoire de traduction.

La terminologie

Avant de parler de la méthode de calcul, il importe de définir certains termes.

Le « segment » s'entend d'une suite de mots se trouvant entre une majuscule et un point ou un retour. Il peut s'agir, par exemple, d'une phrase complète ou d'un titre.

La « correspondance » désigne les segments traduits qui ont été récupérés intégralement ou presque de la mémoire de traduction. On parle de « correspondance exacte » lorsque le segment traduit est récupéré intégralement et de « correspondance floue » lorsque le segment traduit est récupéré presque intégralement.

La « répétition » s'entend des segments identiques à l'intérieur d'un texte ou d'un ensemble de textes donné. Plus précisément, il s'agit de passages (phrases, paragraphes, etc.) qui apparaissent plus d'une fois dans un même texte.

Le « compte de mots pondéré » s'entend du compte de mots rajusté en fonction de l'effort de traduction requis. En d'autres termes, le traducteur consacre moins de temps à vérifier ou à réviser un passage déjà traduit (correspondance exacte ou floue) qu'à traduire intégralement un nouveau passage. Le nombre de mots est donc « pondéré » en fonction de l'effort de traduction requis.

La mémoire

La mémoire de traduction utilisée par le Bureau est constituée de corpus créés au moyen de textes traduits par les traducteurs et les fournisseurs du Bureau et livrés aux clients.

Le calcul

À la réception d'un texte à traduire, le Bureau de la traduction fait l'analyse et le prétraitement de tous les textes. L'analyse permet de repérer les passages répétitifs, identiques et similaires et les passages nouveaux et ainsi de quantifier l'effort requis. Il convient de noter que la méthode de calcul a été établie en tenant compte de l'effort requis pour la vérification (révision) des segments récupérés (correspondance exacte et floue) et la traduction des nouveaux segments.

En clair, l'effort attendu du fournisseur correspond au nombre de mots pondéré (équivalent en mots nouveaux) que compte le texte. Le nombre de mots pondéré est établi à partir de facteurs de conversion : 25 % du nombre total de mots contenus dans les segments présentant un taux de correspondance exacte, y compris les répétitions, 50 % du nombre total de mots contenus dans les segments présentant un taux de correspondance floue et 100 % du nombre total de mots contenus dans les segments nouveaux.

Différends

Il est prévu dans la clause « Nombre de mots ou d'heures » que le Bureau avise l'entrepreneur du nombre de mots ou du nombre d'heures autorisé pour l'exécution du travail. Tout différend à cet égard doit être réglé avant le début des travaux. Il appartient au fournisseur de faire valoir ses arguments à la lumière des principes et consignes énoncés dans la clause. Enfin, si les parties ne parviennent pas à s'entendre, c'est le Bureau qui tranche.

Version intégrale de la clause

Nombre de mots ou d'heures

4.1 Les définitions suivantes s'appliquent au présent article :
« correspondance » Désigne les segments traduits récupérés intégralement ou presque intégralement (75 % et plus) d'une mémoire de traduction.
« mot » Désigne une suite de caractères d'un seul tenant, y compris les chiffres.
« répétition (redondance) » Désigne la répétition de segments identiques à l'intérieur d'un texte ou d'un ensemble de textes donné. La première occurrence de chaque segment faisant l'objet d'une répétition est comptabilisée dans les nouveaux segments à traduire.
« segment » Désigne la suite de mots se trouvant entre une majuscule et un point ou un retour.
4.2 Le chargé de projet avise l'entrepreneur du nombre de mots ou du nombre d'heures. Tout différend sur le nombre de mots ou sur le nombre d'heures doit être réglé avant le début des travaux. Il appartient au chargé de projet de trancher si les parties ne parviennent pas à s'entendre.
4.3 Sous réserve de l'article 4.7 ci-dessous, l'entrepreneur est rémunéré selon le tarif au mot prévu à l'annexe B (pour les contrats de 25 000 $ ou plus) ou à l'annexe C (pour les contrats de moins de 25 000 $).
4.4 Lorsque le document à traduire n'est pas soumis sous forme électronique, le chargé de projet avise l'entrepreneur du nombre de mots estimatif. L'entrepreneur est rémunéré selon le nombre de mots définitif du texte d'arrivée (sans utiliser de facteur de conversion pour tenir compte des écarts qui existent entre les nombres de mots du français et de l'anglais). Les fichiers « .PDF » ne pouvant être convertis entrent dans cette catégorie de document.
4.5 Lorsque le document à traduire est soumis sous forme électronique, le compte de mots est effectué par le chargé de projet de façon informatique à partir du texte de départ avec le logiciel de traitement de texte et la version utilisée pour le texte de départ ou le logiciel de comptabilisation de l'effort utilisés au Bureau de la traduction.
4.5.1 Pour les langues autochtones et pour les langues étrangères, le compte de mots informatique est fait à partir du texte dans la langue officielle – qu'il s'agisse du texte de départ ou du texte d'arrivée.
4.6 Le nombre de mots à traduire par l'entrepreneur est pondéré en fonction des taux de correspondance et de répétition établis par la mémoire de traduction.
4.6.1 L'entrepreneur est rémunéré selon le nombre de mots pondéré. Le nombre de mots est pondéré de la manière suivante :
4.6.1.1 le nombre total de mots des segments présentant un taux de correspondance exacte (100 %), y compris les répétitions, est multiplié par 0,25;
4.6.1.2 le nombre total de mots des segments présentant un taux de correspondance floue (de 75 % à 99 %) est multiplié par 0,50;
4.6.1.3 le nombre total de mots des nouveaux segments (de 0 à 74 %) reste tel quel.
Exemple d'un texte de 10 553 mots
  Nombre de mots Facteur de conversion Nombre de mots pondéré (à facturer)
Segments présentant un taux de correspondance exacte (100 %), y compris les répétitions 4 646 0,25 1 162
Segments présentant un taux de correspondance floue (75 % à 99 %) 4 749 0,50 2 375
Nouveaux segments 1 158 Aucun 1 158
TOTAL 10 553 4 695
4.6.2 L'entrepreneur doit traduire les nouveaux segments et doit revoir les segments présentant un taux de correspondance exacte ou floue afin de s'assurer que la traduction proposée par la mémoire de traduction est fidèle et que le style et le niveau de langue sont appropriés.
4.7 À la discrétion du chargé de projet, l'entrepreneur est rémunéré selon le tarif horaire prévu à l'annexe B dans les cas suivants :
4.7.1 le logiciel de traitement de texte en cause ne permet pas le calcul des mots (exception faite des fichiers « .PDF »);
4.7.2 la version disponible du texte à traduire est difficile à déchiffrer;
4.7.3 le nombre de mots n'est pas représentatif de l'effort exigé, c'est-à-dire qu'il s'agit :
4.7.3.1 de modifications à apporter à une traduction (p. ex. l'insertion, l'enlèvement, l'adaptation ou la révision de passages dans un document partiellement ou entièrement traduit mais non prétraité à l'aide d'une mémoire de traduction conformément au paragraphe 4.6 ci-dessus);
4.7.3.2 d'images, de graphiques ou d'autres éléments visuels à traduire nécessitant des manipulations techniques laborieuses (images, graphiques complexes, etc.), de bibliographies ou de douzaines d'hyperliens dont le libellé et l'adresse cible sous-jacente doivent être modifiés;
4.7.3.3 de travaux pour lesquels les consignes sont très contraignantes, notamment en ce qui concerne l'espace disponible (p. ex. nombre de caractères), les sonorités (p. ex. rimes) et les références culturelles (p. ex. acrostiches, jeux de mots, slogans, etc.).