ARCHIVED Les marques d’usage dans TERMIUM Plus®
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- LA STRUCTURE DE TERMIUM Plus®
La banque de données linguistiques TERMIUM Plus® se compose de deux fonds linguistiques appelés respectivement Terminologie (TER) et Difficultés de traduction (TRA), d’un fonds d’appellations (APN) et d’une base de données documentaires.
Arrivée récemment à sa quatrième génération, cette banque bilingue à l’origine est devenue multilingue surtout dans sa composante terminologique. Les fiches uninotionnelles du fonds TER regroupent par domaine de spécialité des renseignements portant aussi bien sur l’anglais et le français que sur l’espagnol, l’allemand, l’italien, le portugais et le suédois, pour ne mentionner que les langues les mieux représentées parmi les trois millions d’entrées de TERMIUM.
Le fonds TRA contient surtout des fiches unilingues ou bilingues anglais-français traitant les questions de grammaire, de style et de phraséologie propres à l’usage de la langue commune.
Le fonds d’appellations APN fournit des titres, acronymes et autres appellations d’usage courant, tandis que la base de données documentaires renseigne sur toutes les sources ayant servi à la rédaction des fiches des fonds TER, TRA ou APN.
- LES USAGERS DE TERMIUM Plus®
Conçue dans les années 1970 en application de la Loi sur les langues officielles, TERMIUM Plus® est censée répondre aux besoins de communication du Bureau de la traduction et de l’administration fédérale, tout en restant accessible aux gouvernements provinciaux et municipaux du Canada, aux professionnels du langage et au grand public, aux instances linguistiques des gouvernements étrangers et des organismes internationaux.
Le niveau d’instruction de ses usagers est post-secondaire pour la langue maternelle et leurs connaissances en langue seconde sont généralement de niveau intermédiaire ou avancé.
Pour connaître les besoins des personnes qui consultent TERMIUM, on a recours à des enquêtes individuelles ou collectives sur leurs attentes, à des questionnaires à réponses ouvertes ou fermées sur leur degré de satisfaction, ainsi qu’à divers types d’échantillonnages permettant de constituer des profils d’usagers typiques et d’adopter une politique proactive d’alimentation de la banque.
- LA FINALITÉ DIDACTIQUE DE TERMIUM Plus®
Suivant une démarche bien connue en didactique des langues, ces profils d’usagers typiques sont comparés à des modèles équivalents de locuteurs natifs très performants (auteurs, conférenciers, formateurs, professeurs universitaires, etc.) et les écarts constatés peuvent servir de critères didactiques pour la sélection, la structuration et la diffusion d’informations pertinentes.
Bien entendu, l’adéquation du contenu de TERMIUM Plus® aux besoins ainsi déterminés dépend d’un processus dont la gestion est soumise à des impératifs non didactiques, comme les priorités corporatives du Bureau de la traduction, les ressources disponibles et la rentabilité commerciale.
- LA FINALITÉ COMMERCIALE DE TERMIUM Plus®
À l’ère de l’inforoute électronique, des industries de la langue avec leurs multimédias, technologies vocales et ordinateurs neuronaux, l’information est aussi une marchandise dont les spécifications, la production, la promotion et la vente auprès de publics cibles obéissent aux lois du marché et de la concurrence.
La contribution de Jean-Claude Corbeil à cette table ronde illustre pertinemment les conséquences de la commercialisation pour la conception et la fabrication de dictionnaires et de bases de données. Son analyse s’applique entièrement à TERMIUM Plus® et aux publications linguistiques du Bureau de la traduction.
- LES PRINCIPES FONCTIONNELS DU MARQUAGE DANS TERMIUM Plus®
Pour optimiser tant la transmission que l’acquisition du savoir-dire dans une optique à la fois didactique et commerciale, les terminologues chargés de la gestion de TERMIUM Plus® font appel à un métalangage simple et transparent que l’usager peut comprendre facilement. La terminologie de ce métalangage est d’ailleurs définie sur des fiches accessibles par l’option « Informations techniques -Paramètres » du menu d’interrogation.
Le système des marques auxquelles on a recours lors de la rédaction des fiches repose sur la distinction marqué / non marqué et comprend dix grandes catégories (Cf. section 6 infra) que, si l’on considère les suggestions d’autres contributions à la rencontre d’aujourd’hui, on pourrait avantageusement regrouper en marques grammaticales, sémantiques, géographiques, chronologiques, sociolectales (marques de fréquence y compris) et marques normatives.
Le recours aux marques tient compte des traits définitoires du fonds dans lequel on classe la fiche. Par exemple, l’appartenance au fonds TER, dont les fiches sont classées par domaine de spécialité, implique l’emploi privilégié des marques mettant en évidence les liens entre plusieurs termes désignant un seul concept; les différences de niveaux de langue et de registres entre certains synonymes sont systématiquement signalées en note; l’absence de marque géographique est en général un signe d’emploi universel. En revanche, l’appartenance au fonds TRA implique un recours à des marques très similaires à celles qu’utilisent les dictionnaires de langue, où le marquage signale les divers sens, emplois et associations d’un mot. Par ailleurs, certaines marques normatives et chronologiques sont réservées au fonds APN; la plupart des marqueurs d’écarts par rapport à l’usage normal se retrouvent sur les fiches du fonds TRA accompagnés de notes; les marques grammaticales sont omniprésentes dans les fonds TER et TRA.
D’une part, le principe de simplicité dicte l’emploi d’un nombre réduit de marques choisies parmi celles qui sont le plus utilisées dans les dictionnaires. Le fait qu’elles apparaissent à l’écran en clair, et non pas sous forme de code ou d’abréviation, satisfait au même principe. D’autre part, le principe de transparence justifie l’emploi combiné de marques d’usage et de brèves notes explicatives, d’autant plus nécessaires dans les modules unilingues des fiches multilingues que les marques jumelées peuvent renvoyer à des modules inaccessibles à certains utilisateurs.
Appliqué uniformément mais seulement lorsqu’on dispose de renseignements suffisants, ce système de marques n’est pas immuable mais flexible et perfectible. Les possibilités de TERMIUM IV n’ayant pas encore été exploitées à fond, on peut s’attendre à une intégration graduelle de nouvelles grilles lexicographiques, terminologiques et documentaires, telles que celles proposées à cette table ronde.
- PRINCIPALES MARQUES UTILISÉES DANS TERMIUM Plus®
- PONDÉRATIONS SPÉCIFIQUES
Ces pondérations renvoient davantage au système de la langue que les marques normatives de nature essentiellement sociale.
À éviter : Pondération attribuée à un terme lorsque la majorité des spécialistes d’un domaine en désapprouvent l’usage, lorsque le terme est employé à tort pour désigner la notion dont traite la fiche (alors qu’il désigne en fait une autre notion) ou lorsqu’il prête à confusion.
Correct : Pondération assignée à un terme lorsque le terminologue a la certitude, à la suite d’une recherche et d’après ses connaissances, que le terme est digne de foi, utilisé par les spécialistes du domaine, et qu’il peut être employé sans restriction pour désigner la notion traitée, compte tenu des particularités énoncées sur la fiche.
- MARQUES DE PROVENANCE
Latin : Paramètre assigné aux désignations taxinomiques (taxons) faisant partie d’une nomenclature reconnue internationalement, telle que la taxinomie botanique (taxons de genre, d’espèce, etc.). N.B. Ne s’applique pas aux termes qui ont été empruntés directement au latin et qui sont passés dans une langue de spécialité (comme, en droit, de jure, de facto).
Marque de commerce : Paramètre utilisé pour les marques déposées, les noms de marques et les autres types de désignations brevetées de produits, de procédés, etc. N.B. Il ne s’applique pas aux oeuvres protégées par des droits d’auteur (livres, oeuvres musicales, etc.). Dans le fonds APN, cette mention est utilisée pour les slogans ayant fait l’objet d’un dépôt légal.
Proposition : Paramètre utilisé pour un terme non attesté dans une source écrite, mais suggéré comme équivalent d’un terme attesté dans une autre langue par l’auteur de la fiche ou par un expert consulté au cours de la recherche terminologique. N.B. En règle générale, cette marque est accompagnée d’une note explicative.
Source traduite : Paramètre utilisé pour un terme attesté seulement dans des textes traduits, tels les ouvrages bilingues ou multilingues et les glossaires dont la langue de départ n’est pas celle du terme en question. N.B. Les glossaires produits par des groupes de travail bilingues ou multilingues ne sont pas considérés comme des ouvrages traduits.
- MARQUES GRAMMATICALES
Il s’agit des marques habituelles de catégorie (adjectif, adverbe, élément préfixal ou suffixal, locution adjectivale, adverbiale, nominale ou verbale, nom, verbe), de genre (féminin, masculin, masc/fém, neutre, genre commun, invariable) et de nombre (pluriel, singulier).
- NATURE DES ÉCARTS PAR RAPPORT AU STATUT NON MARQUÉ
À l’exception de cliché, ces marques suivent normalement la mention à éviter.
Ambiguïté : Paramètre utilisé dans le fonds TER pour un mot ou segment d’énoncé prêtant à plus d’une interprétation - comme c’est le cas des mots soulignés dans les exemples suivants : (avertissement sur un tube de crème solaire) « Tanning may occur after prolonged exposure »; (note près du climatiseur dans les chambres d’un hôtel japonais) « If you want heat or cold control yourself »; (avis aux touristes dans une cathédrale en Bretagne) « All nudity is forbidden in church, especially at weddings and funerals ».
Anglicisme : Paramètre indiquant l’emploi d’un élément de l’anglais dans une autre langue. N.B. Dans sa forme actuelle, la définition ne précise pas le caractère abusif d’un tel emploi, caractère souligné dans les contributions de plusieurs participants.
Barbarisme : Paramètre indiquant qu’un mot est mal construit, déformé ou employé dans un sens qu’il n’a pas (par ex. : solutionner).
Calque de structure : Paramètre signalant qu’une structure ou tournure traduite littéralement d’une autre langue ne correspond pas au génie de la langue d’accueil (par ex. hommes au travail, pour men at work).
Calque lexical : Emprunt par traduction littérale d’un mot composé ou d’un lexème sans changer ni la désignation ni le sens. (par ex. : se trouver dans l’eau bouillante (in hot water) au lieu de dans de beaux draps).
Cliché : Paramètre signalant un tic du style, une phrase stéréotypée (par ex. : collègue et néanmoins ami, d’ores et déjà, interlocuteur valable; believe it or not, beside the point, needless to say, naked truth, déjà vu all over again).
Faux ami : Paramètre signalant un mot qui, en raison de sa similarité formelle avec un mot d’une autre langue, peut être employé fautivement dans le sens qu’on attribue correctement au mot similaire dans l’autre langue (par exemple, le mot français appointements « salaire » présentant une similarité formelle avec le mot anglais appointment« rendez-vous »).
Pléonasme : Paramètre signalant l’expression répétitive d’un seul trait sémantique par plusieurs éléments lexicaux (par ex. : monter en haut, prévoir d’avance, to advance forward, to be evicted by force).
Surtraduction : Paramètre signalant la traduction littérale d’une tournure dont l’équivalent réel est lexicalisé dans la langue d’arrivée (par ex. : aller chercher traduit par to go and look for au lieu de par to go fetch).
- MARQUES GÉOGRAPHIQUES
Une soixantaine de marques indiquent l’aire restreinte d’emploi d’un terme ou d’une expression qui ne sont pas utilisés dans d’autres aires partageant la même langue (par ex. Alberta, Amérique du Nord, Belgique, Canada, Europe, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Ontario, OTAN, Québec, Régional, etc.). N.B. Ces marques ne coïncident pas toujours avec l’aire d’origine (par exemple, le terme de création québécoise didacticiel a été vite adopté dans toute la francophonie; comme son aire d’emploi n’est pas limitée au Québec, ce n’est pas un québécisme). Dans le cas des appellations officielles, elles servent à indiquer l’endroit où ces appellations ont été créées (par ex. : Canadian Taxpayers Association *Alberta).
- MARQUES DE FRÉQUENCE
Moins fréquent : Marque assignée à certains synonymes attestés moins souvent que le terme en vedette ou dont la fréquence réduite est confirmée dans d’autres sources écrites.
Rare : Marque assignée à un terme employé à titre exceptionnel pour désigner une notion normalement dénommée par d’autres termes.
- MARQUES CHRONOLOGIQUES
Ancien nom : Dans le fonds APN, marque indiquant qu’une appellation n’a plus cours, qu’elle a été abrogée et remplacée ou modifiée. N.B. La date du changement peut être donnée dans une observation.
Archaïque : Marque signalant qu’un terme est incompréhensible ou peu compréhensible de nos jours, et jamais employé dans la langue parlée ou écrite, sauf par effet de style.
Vieilli : Marque assignée à un synonyme qui, bien qu’encore compréhensible de nos jours, ne s’emploie plus couramment.
- MARQUES TECHNIQUES
Jargon : Marque indiquant l’appartenance d’un terme ou d’une expression au langage d’un milieu d’initiés (par exemple, le jargon des informaticiens s’échangeant des messages par courrier électronique).
- MARQUES SÉMANTIQUES
Abstrait : Marque signalant qu’un terme fait appel à une représentation moins tangible du concept défini que celle évoquée par un équivalent employé dans une autre langue. N.B. Marque naturellement jumelée avec concret.
Concret : Marque signalant qu’un terme évoque un aspect plus tangible du concept défini que l’équivalent employé dans une autre langue. N.B. Marque naturellement jumelée avec abstrait.
Générique : Marque signalant un découpage conceptuel différent d’une langue à une autre : le concept désigné par un terme ainsi marqué a un sens plus large que celui désigné par l’équivalent donné sur la fiche dans une autre langue. N.B. Marque naturellement jumelée avec spécifique.
Spécifique : Marque signalant que le concept désigné par un terme a un sens plus restreint que celui désigné par un équivalent dans une autre langue. N.B. Marque naturellement jumelée avec générique.
Mélioratif: Marque signalant qu’un terme présente le concept sous un jour favorable (par exemple, cultural sensitivity comparativement à son synonyme political correctness). N.B. Marque naturellement jumelée avec péjoratif.
Péjoratif : Marque signalant qu’un terme présente le concept défini sur la fiche sous un jour défavorable (par ex. : political correctness). N.B. Marque naturellement jumelée avec mélioratif.
- MARQUES NORMATIVES
Non officiel : Marque réservée au fonds APN, signalant qu’une appellation ou un titre sont couramment employés sans être reconnus officiellement par une autorité constituée (par exemple, les abréviations de titres de lois employées dans certains ministères pour alléger les textes).
Officiel : Dans le fonds APN, marque signalant la reconnaissance officielle d’un titre ou d’une appellation par une autorité constituée.
Normalisé : Dans le fonds terminologique (TER), marque signalant qu’un terme ou une définition sont érigés en norme par un organisme de normalisation tel l’ISO (International Standardization Organization) ou la CEI (Commission Électrotechnique Internationale).
Uniformisé : Marque réservée au fonds TER et signalant qu’un terme est d’usage officiel au sein d’un organisme, telle une agence gouvernementale ou une société.
- PONDÉRATIONS SPÉCIFIQUES
CONCLUSION
La pratique du marquage adoptée pour TERMIUM Plus® est infléchie par la nature des informations traitées (fonds TER, TRA, APN, données documentaires) et de leur caractère multilingue. Certaines marques (par exemple, les marques géographiques, de provenance, chronologiques, normatives) s’appliquent à toutes les composantes de la banque alors que d’autres (par exemple, les marques grammaticales, sémantiques, techniques, les pondérations spécifiques et les écarts au bon usage) s’appliquent seulement aux fonds TRA (langue générale) et TER (langue de spécialité).
La transparence, la simplicité, la cohérence et la flexibilité sont les principes fonctionnels fondamentaux du marquage dans Termium. Leur application est assurée par les moyens suivants :
- quoique consignées en code, toutes les marques sont affichées en clair;
- l’utilisateur de TERMIUM Plus® peut accéder à la définition d’une marque par l’option : « Informations techniques - Paramètres » du menu d’interrogation;
- ces définitions opérationnelles sont perfectibles;
- la plupart des termes marqués sont systématiquement repris et expliqués dans des Notes;
- les Notes peuvent renseigner en outre sur des particularités autres que celles signalées par des marques (par exemple, sur la langue d’origine d’un mot, son registre, son niveau de langue).
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