ARCHIVÉE La banque de terminologie du Canada au service du français, langue scientifique

 

Contenu archivé

L’information dite archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et n’a pas été modifiée ni mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, Contactez-nous.

Consulter le Pavel en ...

par Silvia Pavel

Le Bureau des traductions représente un vaste secteur du Secrétariat d’État ayant pour mission de fournir des services de traduction et d’interprétation au Parlement et à l’administration fédérale, et d’aider le gouvernement à mettre en oeuvre sa politique linguistique.

La prestation de ces services se fait dans un triple contexte :

  • celui de la Loi de 1934 et des Règlements sur le Bureau des traductions;
  • celui de l’égalité du français et de l’anglais, entérinée par la Loi sur les langues officielles (1969);
  • celui du mandat de normalisation terminologique confié au Bureau par le Cabinet fédéral (1974).

Parmi ses 1 800 employés, le Bureau compte 1200 traducteurs, interprètes et terminologues. Il a un budget annuel de l’ordre de 60 millions de dollars et une charge de travail en traduction dépassant 250 millions de mots par année. C’est un des plus importants organismes du genre au monde. Le Canada étant un pays à majorité anglophone, le gros de la traduction se fait vers le français. Langue principale au Bureau des traductions, le français mobilise la plupart de ses compétences dans un effort constant de promotion linguistique.

La nature des textes traduits couvre les activités gouvernementales dans pratiquement tous les domaines du savoir et de la pratique. Les textes scientifiques et techniques représentent un volume considérable du travail des traducteurs.

La qualité linguistique d’une traduction scientifique ou technique dépend autant des connaissances grammaticales et stylistiques de son auteur que de ses connaissances terminologiques. Le traducteur doit comprendre la terminologie dans la langue de départ et utiliser une terminologie adéquate dans la langue d’arrivée. Ce dernier élément n’est pas toujours facile à maîtriser en français, si l’on considère le foisonnement de terminologies parallèles, l’afflux d’anglicismes ou l’explosion néologique dans les sciences et les techniques de pointe.

La recherche et la normalisation terminologique

Afin de mieux s’acquitter de sa mission de normalisation, le Bureau a mis sur pied, dès 1975, un réseau de services de terminologie comparée et de documentation. La Direction de la terminologie compte actuellement une centaine de terminologues regroupés en vingt modules de recherche par domaine d’activité et jumelés aux divers secteurs de traduction. On y trouve ainsi des modules de terminologie scientifique, socio–administrative, militaire, technique, économique, financière, etc. Une imposante équipe de documentalistes met à la disposition de chaque module la documentation publiée dans sa spécialité. Les terminologues y puisent systématiquement les termes spécialisés dans chacune des deux langues officielles. L’étude comparée de ces relevés terminologiques leur permet d’identifier les désignations d’une même notion dans les deux langues, de les grouper sur fiches terminologiques, et d’en produire des lexiques ou des vocabulaires spécialisés à l’intention des traducteurs. Leurs recherches sont orientées en fonction des besoins des sections de traduction.

En collaboration avec les services linguistiques de plusieurs ministères et organismes intéressés, la Direction de la terminologie entreprend des travaux de normalisation du vocabulaire dans des domaines aussi divers que les opération aériennes, l’informatique, les services sociaux, les télécommunications, le transport routier et l’énergie nucléaire.

Le processus de normalisation suit des étapes telles que l’identification des visées d’une norme, la sélection des termes à étudier, la constitution d’un comité qui les approuve, la rédaction de définitions appropriées qui reflètent aussi les relations entre les diverses notions traitées, et l’ajout de mises en garde sur les termes à éviter.

L’informatisation des données terminologiques

Le principal instrument assurant la centralisation d’une information terminologique massive, son traitement et sa transmission aux traducteurs est, sans conteste, la Banque de terminologie du gouvernement canadien.

Créé en 1975 à partir du logiciel de la Banque de terminologie de l’Université de Montréal (BTUM), le premier fichier informatisé – TERMIUM I – contenait environ 1,2 million de fiches que les traducteurs du Bureau avaient rédigées depuis une quarantaine d’années, et qui s’ajoutaient au fonds BTUM de 150 000 fiches. En 1980, après l’élimination des renseignements répétitifs, contradictoires ou inexacts, TERMIUM I contenait 600 000 fiches.

Parallèlement à l’épuration de TERMIUM I, l’adoption de l’approche notionnelle en recherche terminologique avait permis de regrouper sur une même fiche tous les renseignements concernant une seule notion (synonymes, abréviations, variantes orthographiques, etc.), étayés de définitions, de contextes et d’indications sur le domaine d’emploi. L’ajout de nouvelles fiches était ainsi limité à celles portant uniquement sur une notion nouvelle. L’établissement d’un fichier uninotionnel et le passage graduel des fiches TERMIUM I à ce nouveau fichier marquèrent l’avènement d’une banque de deuxième génération.

TERMIUM II rend en effet possible la répartition des données en quatre fichiers selon la nature et la fiabilité des renseignements.

Deux fichiers sont uninotionnels : l’un est réservé aux appellations officielles (sigles, acronymes, titres de lois, noms d’organismes) et l’autre fichier – à la terminologie.

Alimenté par la Direction de la terminologie selon une méthode de recherche et de mise à jour rigoureuse, le fichier terminologique comprend trois volets :

  • le volet « maître » contient des renseignements exacts et complets, et peut faire l’objet d’échanges avec d’autres banques de terminologie;
  • le volet « de transit » contient des renseignements fiables mais incomplets, faisant l’objet d’une diffusion sélective;
  • le volet « de travail » contient des renseignements à vérifier et à compléter, se rapportant le plus souvent à des notions récentes, en train d’être définies, désignées par des termes dont l’usage est encore flou.

Les deux autres fichiers de la Banque n’ont pas de caractère uninotionnel et leur champ de diffusion est restreint. Il s’agit d’un dictionnaire automatique traitant du vocabulaire général et d’un fichier de recherche contenant des renseignements sur des termes à étudier, ou des fiches provenant de sources diverses. Les fiches sont accompagnées de mises en garde contre les données douteuses et font l’objet d’un perfectionnement continuel. Les mises à jour se font au rythme de 2 200 par semaine.

TERMIUM II contient aujourd’hui plus de 700 000 fiches terminologiques bilingues renseignant sur l’usage d’environ 1,7 million de termes dans une cinquantaine de domaines scientifiques, techniques, juridiques et autres.

Deux mille deux cents utilisateurs y accèdent à partir de 150 terminaux à imprimante ou à écran. L’interrogation par terminal se fait soit en mode direct (l’utilisateur inscrit le terme anglais ou français dont il veut connaître le sens ou l’équivalent et l’ordinateur lui fournit immédiatement la ou les fiches contenant la réponse), soit en mode différé, réservé aux sorties massives (l’utilisateur demande la terminologie d’un domaine, d’un document, ou des fiches sélectionnées en fonction d’autres paramètres et reçoit plus tard un listage par imprimante).

La banque est aussi accessible par le truchement d’un service de renseignements terminologiques. Le Service SVP reçoit les demandes par téléphone et communique les résultats des interrogations de la Banque et des recherches à ceux qui n’y sont pas reliés par terminal, ainsi qu’à ceux qui, l’ayant interrogée, n’ont pas obtenu de réponse satisfaisante. Les recherches sur les termes absents de la Banque donnent lieu à la rédaction de nouvelles fiches terminologiques. Une antenne de ce service se trouve au Centre culturel canadien à Paris. Elle répond, à titre gracieux, aux demandes provenant de l’administration française et des organismes internationaux situés en France. Une autre antenne, installée depuis 1982 à l’Ambassade du Canada à Bruxelles, sert des traducteurs, des instituts de recherches, et des universités belges ainsi que les organismes internationaux ayant leur siège en Belgique.

Les terminaux donnant accès à TERMIUM servent non seulement les 1200 traducteurs du Bureau, mais encore l’ensemble de la Fonction publique fédérale, et plusieurs gouvernements provinciaux, ainsi que des universités à Moncton, Montréal, Toronto, Ottawa, Kingston, Québec et Sudbury, divers instituts de recherche, des entreprises de traduction et des organismes étrangers tels que le Haut Comité de la langue française à Paris, le siège des Nations Unies à New York, le Fonds monétaire international à Washington et l’Organisation maritime internationale à Londres.

Une coopérative d’utilisateurs

Gérée sur le principe d’une coopérative, la Banque devient la mémoire commune de tous les utilisateurs, car ils ne sont pas simplement des clients achetant un service, mais aussi des fournisseurs qui contribuent à l’alimentation du fonds commun en y apportant des nouvelles fiches ou en complétant les données existantes.

Compte tenu de ce principe et afin de mieux répondre à l’objectif d’universalité de la Banque, la Direction de la terminologie a entrepris depuis deux ans des travaux visant à la création de la Banque de troisième génération. Opérationnelle en 1984, TERMIUM III se compose de quatre bases de données linguistiques (terminologique, multilingue, de difficultés de traduction, d’appellations) et d’une base de données documentaires. La nouvelle base de données terminologiques bilingues comprend deux fichiers uninotionnels alimentés par la Direction de la terminologie et un fichier « de travail » divisé en « tiroirs », afin de permettre aux collaborateurs intéressés d’y verser et de traiter leurs propres données. Si les modifications au contenu d’un tiroir ne peuvent être effectuées que par son « propriétaire», sa consultation, en revanche, est presque universelle. On y trouvera des fiches incomplètes ou multinotionnelles mais qui peuvent être retraitées et versées graduellement en fichier « maître » ou en fichier « de transit ». Dans certains cas, le « propriétaire » d’un tiroir pourra en limiter l’accès aux usagers de son choix.

La base de données multilingues sert les traducteurs des services multilingues du Bureau et tout autre usager qui en fait la demande. Elle est aussi un outil d’échange de données avec d’autres banques multilingues. Ses trois fichiers sont similaires à ceux de la base de données terminologiques du point de vue de la nature, de la fiabilité des données, et de la gestion en « tiroirs », mais les fiches sont structurées en paires de termes dont un seul est nécessairement dans une des langues officielles.

La base de données consacrée aux difficultés de traduction sert les traducteurs, réviseurs, interprètes et stagiaires du Bureau des traductions. On y trouve des solutions aux problèmes de langue tels que faux amis, contresens, bon usage, morphologie, syntaxe et style, ainsi qu’aux problèmes de phraséologie que pose la traduction des expressions idiomatiques, des proverbes, des dictons, etc.

La base de données concernant les appellations est une variante simplifiée du fichier d’appellations officielles de TERMIUM II. Quant à la base de données documentaires, elle donne accès au système de codage des sources en usage au Bureau et aux notices bibliographiques de ces sources.

Interrogées en mode direct, les cinq bases de données de TERMIUM III fournissent, en plus des renseignements sur fiches, des données graphiques aux usagers possédant des terminaux graphiques. Lorsqu’une demande demeure sans réponse, le mécanisme d’interrogation permet le découpage automatique d’un syntagme complexe en un syntagme plus simple et la consultation d’un index alphabétique indiquant les cinq termes avant et après l’endroit où aurait dû figurer le terme absent. Ce mécanisme augmente le taux de réponse en donnant accès aux termes apparentés.

Les termes absents de la Banque lors d’une interrogation en direct peuvent être versés dans un fichier spécial dont le contenu, régulièrement imprimé, permet aux terminologues d’identifier les problèmes des usagers et d’orienter les recherches terminologiques en conséquence.

Les interrogations en différé donnent lieu à plusieurs types de sorties : des lexiques ou des vocabulaires, des listes unilingues de termes avec ou sans définition selon le choix de l’usager, ainsi que des sorties sous forme de microfiches ou bandes magnétiques à des fins de photocomposition.

Un système intégré de dépannage permet aux usagers de TERMIUM III de se renseigner, à partir de leur terminal, sur la signification des codes apparaissant sur une fiche, les diverses modalités d’interrogation, les questions professionnelles relatives à la terminologie, la structure du Bureau des traductions, l’architecture de la Banque ou les responsables à contacter pour résoudre un problème technique ou professionnel.

TERMIUM III offre, en plus, un programme complet de messagerie électronique doté d’une boîte aux lettres par utilisateur qui enregistre les messages reçus ou expédiés. Ce moyen de communication entre les utilisateurs de la Banque permet de contacter directement les spécialistes d’un domaine particulier et d’en obtenir l’information terminologique à la source.

La coopération interbanques

Tout en assurant une meilleure exploitation coopérative du fonds terminologique, le perfectionnement technique de la banque TERMIUM rend plus efficace la collaboration avec d’autres banques de terminologie. Ceci ressortit clairement lors du colloque organisé par la Direction de la terminologie en mai 1983 et réunissant les représentants des banques de terminologie du Québec (BTQ), de la Commission des communautés européennes (EURODICAUTOM), du Bundessprachenamt (LEXIS), de la Société Siemens (TEAM) et du Bureau des traductions (TERMIUM), ainsi que de nombreux observateurs. Après avoir passé en revue les diverses méthodes de recherche, les capacités techniques et les grandes orientations guidant le fonctionnement des banques représentées, le colloque aboutissait à la signature du premier accord de collaboration interbanques. Cet accord prévoit des mesures concrètes : l’adoption d’un format unique pour les échanges de données terminologiques de domaines, la répartition des tâches de saisie des grands ensembles terminologiques, la mise de ces ensembles à la disposition des cinq partenaires, l’organisation de missions d’information réciproque, l’échange de données bibliographiques, l’étude périodique des modalités ayant servi à l’exécution de l’accord de collaboration, et l’examen des possibilités d’y associer d’autres banques exploitées suivant les mêmes principes.

Le réseau national

La volonté d’action concertée ne se limite pas à l’utilisation de la Banque. Elle se manifeste, en amont, dans les activités de recherche et de normalisation entreprises à la Direction de la terminologie.

C’est, par exemple, le cas du projet de recherches juridiques visant la normalisation de la terminologie française de la « common law » dans les provinces du Manitoba, du Nouveau–Brunswick et de l’Ontario. Ce projet est mené conjointement par le Bureau des traductions, le ministère fédéral de la Justice et les administrations provinciales concernées.

Le Bureau collabore avec l’Office de la langue française du Québec (OLF) à l’étude des néologismes et à la préparation des cahiers Néologie en marche. Cette collaboration a débuté avec la préparation du numéro consacré aux pluies acides. Les représentants de l’OLF font partie des comités nationaux de normalisation terminologique des noms géographiques et du transport routier. Les avis de normalisation émanant de l’OLF sont régulièrement diffusés dans les publications du Bureau et la méthode de recherche terminologique en vigueur au Bureau a été arrêtée d’un commun accord avec l’OLF.

L’échange de données et de renseignements s’étend à d’autres provinces, notamment l’Alberta, et la Colombie–Britannique. Le réseau national des collaborateurs du Bureau comprend, par ailleurs, des centres de recherche tels le Conseil national de la recherche, le Conseil des sciences du Canada, et le Centre de droit privé et comparé de l’Université McGill; des associations comme le Groupe interentreprises pour la gestion informatisée de la terminologie (GITE), l’Association canadienne de linguistique appliquée et l’Association des professeurs de français des universités canadiennes, ainsi que plusieurs entreprises de traduction.

Les publications

Pour soutenir ces activités de recherche et de normalisation, toucher un public plus vaste et surtout pour renforcer l’utilisation du français au Canada, le Bureau des traductions fait paraître toute une série de publications dont l’Actualité terminologique, les Bulletins de terminologie, les Cahiers de terminologie, des lexiques et des vocabulaires spécialisés.

Ce sont, pour la plupart, des publications consacrées aux terminologies scientifiques et techniques de domaines tels que l’astronautique, l’imprimerie, l’archéologie, l’électronique, la médecine, la géomorphologie, l’industrie minière, ou l’industrie laitière.

Compte tenu de leur importance dans la Fonction publique, les domaines de l’administration, de l’économie et des finances font aussi l’objet de publications terminologiques. Mentionnons, à titre d’exemple, le Cahier de terminologie de la comptabilité publique, le Lexique budgétaire, comptable et financier, ou les vocabulaires de l’administration du personnel, de la planification de gestion, de la rémunération et des avantages sociaux.

La série de petits lexiques diffusés gratuitement traite de domaines comme l’informatique, la gestion, l’activité parlementaire, l’enseignement postsecondaire, l’industrie hôtelière et les services sociaux.

La collaboration internationale

L’expérience acquise au Bureau des traductions du gouvernement canadien en matière de traduction et de terminologie lui permet de jouer un rôle actif dans la promotion du français en tant que langue de communication scientifique et technique. Cet objectif de premier ordre régit ses relations avec divers organismes internationaux et avec des organismes du monde francophone qui partagent les mêmes préoccupations linguistiques.

Ainsi, dans le cadre des activités de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), le Bureau anime plusieurs comités consultatifs canadiens. La position canadienne en matière de terminologie a été acceptée comme norme internationale en 1981. Les terminologues canadiens participent depuis des années aux travaux de divers comités ISO de normalisation terminologique.

Les échanges de données documentaires et terminologiques avec l’UNESCO se multiplient et se diversifient. Des travaux conjoints ont permis l’établissement d’un vocabulaire des droits d’auteur et, depuis 1981, un représentant du Bureau a contribué à la formation terminologique de plusieurs traducteurs stagiaires à l’UNESCO. Les traducteurs de cet organisme ont accès à la Banque de terminologie du Bureau, à partir du terminal installé au Centre culturel canadien à Paris. Le Bureau participe aussi aux activités du Centre international d’information sur la terminologie (INFOTERM) et compte parmi les fondateurs du réseau international de terminologie appelé TERMNET.

Divers organismes des Nations Unies échangent des missions et de l’information avec le Bureau : l’Organisation internationale du travail, l’Union internationale des télécommunications, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation de l’aviation civile internationale, l’Union postale universelle, l’Organisation maritime internationale, etc.

Le Bureau mène des travaux conjoints avec l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) concernant la terminologie militaire et technique. Les traducteurs de l’OTAN ont accès à la Banque de terminologie à partir du terminal installé à Bruxelles et y seront bientôt raccordés directement.

L’information terminologique et documentaire relevant du domaine économique fait l’objet d’échanges entre le Bureau des traductions et l’Organisation de coopération et de développement économique. Les services de traduction et de documentation de l’OCDE à Paris bénéficient d’ailleurs de l’accès gratuit au terminal du Centre culturel canadien.

La Commission des communautés européennes compte parmi les proches collaborateurs du Bureau des traductions non seulement en ce qui a trait à la Banque de terminologie mais aussi en ce qui concerne les projets de traduction automatique.

Le Bureau des traductions se fait représenter en permanence auprès du Conseil international de la langue française (CILF). L’attention soutenue que les deux organismes accordent aux problèmes de la néologie scientifique et technique s’est concrétisée dans la collecte et le traitement conjoints de milliers de néologismes publiés d’abord dans la Clé des mots et, plus récemment, dans le Dictionnaire de termes nouveaux des sciences et des techniques. Le Bureau a collaboré à l’établissement de plusieurs dictionnaires spécialisés publiés au CILF concernant la terminologie de l’environnement, de la désertification et de l’agriculture. D’autres vocabulaires, sur les opérations de secours d’urgence et la biotechnologie, sont en cours de préparation.

Les représentants canadiens au CILF contribuent à la formation de ses stagiaires africains et européens et participent régulièrement à ses commissions de terminologie scientifique en océanographie, spatiologie, médecine, etc., ainsi qu’aux rencontres internationales que le CILF organise en France et ailleurs.

Les relations que le Bureau entretient en France avec le Haut comité de la langue française, l’Institut national de la langue française, la Société française des traducteurs, les commissions ministérielles de terminologie, des universités et écoles de traducteurs, des instituts de recherche, maisons d’édition et divers organismes français consistent surtout en des échanges de missions, de renseignements et de données terminologiques. L’installation en janvier 1982 d’une antenne de la Direction de la terminologie à Paris représente une contribution importante au développement de ces relations.

Les échanges d’informations et de missions se poursuivent en Belgique, avec la Maison de la Francité et le Centre de terminologie de l’Institut libre Marie Haps. Lors de la consultation culturelle Canada–Belgique organisée récemment à Ottawa, le Bureau a proposé de nouvelles formes de collaboration en matière de terminologie et de promotion du français.

Encouragé par l’accueil favorable du terminal canadien à Bruxelles, le Bureau envisage l’installation d’une antenne similaire à Genève, qui réponde aux demandes de terminologie provenant de l’administration suisse, des milieux scientifiques et universitaires, et des traducteurs des organismes internationaux ayant leur siège en Suisse.

Dans le cadre des programmes d’aide linguistique à la francophonie mis sur pied par l’Agence canadienne de développement international, le Bureau organise des stages et des missions en Afrique francophone, fournit des lexiques et dispense divers services de formation et de consultation. Ces dernières années le Bureau a reçu de nombreux stagiaires du Cameroun, de l’Ile Maurice, du Rwanda, du Nigéria et du Sénégal. Dans le monde arabe, plusieurs organismes du Maghreb et du Moyen Orient ont accès au fonds terminologique du Bureau et font appel à ses compétences linguistiques.

Enfin, le Bureau participe aux activités, congrès et conférences organisées par des organismes à vocation linguistique, notamment la Fédération internationale des traducteurs (FIT), l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), l’Association internationale de terminologie (TERMIA), l’Association internationale de linguistique appliquée, la Biennale de la langue française ou l’Association internationale des interprètes et traducteurs de conférence.

Conclusion

Avant–poste de la francophonie sur le continent nord–américain, le Canada en ressent pleinement l’impact technique et culturel. Sa dualité linguistique joue un rôle catalyseur dans la promotion du français en fonction de l’évolution scientifique et technique de la société moderne.

Si la Banque de terminologie du Canada peut contribuer efficacement à l’utilisation du français, cela est dû principalement à l’exploitation coopérative de son fonds terminologique, au travail inlassable de ses terminologues et à l’apport précieux de ses collaborateurs canadiens et étrangers.

Silvia Pavel, Bureau des traductions, Secrétariat d’État, Ottawa
© 1984, Perspectives universitaires, vol. II no 1, pp. 176–186.